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Orson Scott Card : Sonate sans accompagnement

dimanche 3 novembre 2013, par Denis Blaizot

Éditions Denoël (Présence du Futur Présence du Futur Collection de poche des éditions Denoël ) (1982 1982 )

Quatrième de couverture : Vous voici promis à devenir un grand musicien, un créateur qui puisera son originalité dans son innocence même... Jusqu’au jour où un admirateur pervers vous fera écouter une fugue de Bach...
Enfants, vous pensiez jouer à la guerre, mais qui vous dit que vos sabres étaient en carton, vos cibles truquées, vos victimes imaginaires ? L’utopie anarchiste devenue réalité : c’est ce que promet le Ballon , cette planète composée à la manière d’une grande, d’une infinité de cellules où chacun peut trouver son épanouissement. Mais qui saura lui faire atteindre le bonheur ? Onze nouvelles (dont deux à rattacher aux Maîtres chanteurs et au cycle d’Ender) qui semblent réinventer la science-fiction.

Ce volume contient :

  • Les Hommes de fer blanc (Tin Men)
  • Ben BOVA, Lettre ouverte à l’auteur (Introduction : An Open Letter to the Author)
  • Fin de partie (Ender’s Game)
  • Mets de roi (Kingsmeat)
  • Exercices respiratoires (Deep Breathing Exercises)
  • Temps morts (Closing the timelid)
  • Retour aux sources (I Put My Blue Genes On)
  • Les Euménides dans les toilettes du quatrième (Eumenides in the Fourth-Floor Lavatory)
  • Les Dieux mortels (Mortal Gods)
  • Quietus (Quietus)
  • Un jardin de roses (The Monkeys Thought ’Twas All in Fun)
  • La Salamandre de porcelaine (The Porcelain Salamander)
  • Sonate sans accompagnement (Unaccompanied Sonata)
  • Des origines (Afterword : On Origins)

Mon avis : Je passe très vite sur Les Hommes de fer blanc et la lettre de Ben Bova (Tiens ! un auteur que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire ) qui sont de peu d’intérêt.

Fin de partie est, comme son titre original l’indique, un précurseur de la saga La stratégie Ender. Je laisse aux lecteurs de ce cycle le soin de le resituer par rapport à cet ensemble. Pour ma part, je l’ai appréciée, mise à part l’épilogue que j’ai trouvé « raté ». En effet, la dernière page nous présente la réaction de deux des personnages secondaires, mais ignore complètement le personnage principal.

Mets de roi est une vrai réussite, mais ce n’est rien en comparaison de Exercices respiratoires. À lire absolument... à mon humble avis, bien sûr.

Temps morts nous invite à la réflexion sur le devenir d’une société qui connaît l’immortalité et le voyage dans le temps. Que font des immortels lassés de vivre dans une société qui leur interdit de mourir ? Ils expérimentent la mort dans le passé en faisant leur possible pour ne pas déranger le présent. Bonne idée.

Retour aux sources se ressent des années écoulées depuis son écriture. La guerre froide façon années 70’s est terminée. Le fondement de cette nouvelle n’est donc plus d’actualité. L’approche de l’auteur est malgré cela très intéressante : comment une société militarisée, figée par la volonté de gagner une guerre par tous les moyens. Jusqu’où peut-elle aller pour survivre à son ennemi ? Encore une excellente nouvelle.

Les Euménides dans les toilettes du quatrième est la meilleur nouvelle fantastique que j’ai lue depuis longtemps. Et certaines personnes actuellement tentées par l’écriture ou la création d’anthologie fantastiques, devraient la lire. Ils sauraient vraiment ce qu’est une vrai nouvelle fantastique.

Dans Les Dieux mortels, l’auteur tente une approche intéressante et réussie sur les raisons qui pourraient amener une ou des races extraterrestres à venir nous pousser une petite visite. La mort en est une si ces E.T. sont immortels. Ce texte est agréable, mais j’ai moins accroché qu’aux précédents.

Quietus est une excellent nouvelle fantastique sur l’imminence de la mort. Le héros s’interroge sur sa vision du monde, car deux vécus se mêlent ; a-t-il ou n’a-t-il pas d’enfants ? Dans le premier cas, il peut mourir en paix puisque son épouse aura une bonne raison de s’accrocher à la vie. Dans l’autre, il doit s’accrocher à la vie car il sait qu’elle n’y survivra pas.

Le mode narratif de Un jardin de roses est assez étrange. Deux histoires sont imbriquées, et dans l’une l’unique personnage se parle au singulier/pluriel pour se raconter des histoires. Ce personnage est à la fois unique et multiple. Il éprouve donc le besoin de se poser des questions auxquelles il se répond. L’auteur a utilisé pour rendre cette situation un mixe de singulier et de pluriels très perturbant. D’autant qu’il n’a peut-être pas été très bien rendu par la traduction. Mais globalement, cette nouvelle développe un concept intéressant.

La Salamandre de porcelaine est une nouvelle courte. Elle est belle et agréable à lire, mais je n’y ai pas trouvé de second degré. C’est pour moi un simple bon moment de lecture.

Je n’ai pas aimé Sonate sans accompagnement. Non que ce soit une mauvaise nouvelle, mais je n’arrive pas à concevoir que le héros, sélectionné par la société dans laquelle il vit pour devenir compositeur, puisse accepter sans broncher de ce voir couper les doigts puis la langue ; sanctions voulues par le système pour n’avoir pas respecter les règles. Ce n’est vraiment pas un comportement dans mon caractère. C’est, quoi qu’il en soit, une nouvelle à lire, puisqu’elle nous rappelle que, malgré les menaces de sanction, on est parfois amené à transgresser les règles sociales.

Postface : des origines est un petit texte intéressant. Scott Card nous y explique les circonstances de la création de chaque nouvelle.

Conclusion : c’est un recueil à lire absolument si vous êtes fan de cet écrivain ou si vous voulez le découvrir. Bonne lecture.

De cet écrivain, j’ai également lu et apprécié :

  • Espoir-du-Cerf (Hart’s Hope)
  • Les Maîtres Chanteurs (Songmaster)
  • Une planète nommée Trahison (A Planet Called Treason)
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