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Howard Fast : Au seuil du futur

vendredi 1er novembre 2013, par Denis Blaizot

Éditions Marabout — 1965

Quatrième de couverture :
À mesure que l’univers s’étend vers d’autres planètes, à mesure que le temps construit l’avenir, l’homme éternel, entre le rire et la terreur, perdra-t-il son pouvoir en face des forces libérées et des étranges mutants qui hantent les astres devenus fous...

Ce recueil de nouvelles contient :

  • Les premiers hommes
  • La fourmi géante
  • Du temps et des chats
  • Caton le martien
  • L’affaire Kovac
  • Made in Mars
  • La vue de l’Eden

Mon avis : à lire la préface de Hubert Juin, datant de 1962 1962 , vous ne vous étonnerez plus de la difficulté de la SF française à se faire une place dans le monde littéraire tant français qu’étranger. S’il a parfaitement raison dire que la science-fiction est un genre à risque puisqu’à tout moment la science peut la rattraper — pour pointer les erreurs des auteurs ou nous montrer que ce qu’ils ont imaginé est maintenant une réalité — , il se permettait également d’affirmer dès cette époque : « Il est, par ailleurs, remarquable que le déclin de la science-fiction coïncide avec les succès de la technique spatiale. Si je parle d’un déclin, c’est en connaissance de cause : les chefs-d’œuvres du genre datent d’hier. » Ayant déjà douté de ses avis à la lecture de son anthologie Les 20 meilleurs récits de Science-Fiction, je suis maintenant bien décidé à ne pas tenir compte de ses opinions avant d’entreprendre ou non la lecture d’un roman ou d’un recueil de nouvelles déjà anciens. Bref, avec Hubert Juin comme ami, la science-fiction n’a pas besoin d’ennemis.

Venons-en maintenant aux textes de Howard Fast. La première nouvelle, Les premiers hommes, est construite sur un style narratif peu usité : sur les 70 pages de la nouvelle, près de 60 pages sont un échange épistolaire entre deux des personnages principaux qui, d’ailleurs, ne se rencontrent pas. Cette technique a permis à l’auteur de conserver un certain dynamisme à une histoire qui s’étale sur près de vingt ans. La fourmi géante est l’occasion pour Fast de nous parler de la façon dont la peur, la haine et le meurtre sont considérés comme normaux dans certaines de nos sociétés modernes qui se prétendent pourtant hautement civilisées. Du temps et des chats est l’occasion pour l’auteur de nous entraîner dans les paradoxes temporels. Cette nouvelle est réussie, mais certains lui reprocheront le personnage féminin. Qu’ils se souviennent qu’elle a été écrite en 1929 1929 et qu’elle est donc en accord avec la position de la femme dans la société américaine de l’après-guerre. Le même reproche peut être faite à la nouvelle suivante, Caton le Martien, dans laquelle le personnage féminin est assez proche de la mégère. Je vous laisse découvrir L’affaire Kovac qui, elle, n’a pas pris une ride. Made in Mars souffre par contre de la période dans laquelle elle a été rédigée, mais pas que. Sa trame est invraisemblable. La vue de l’Eden manque cruellement d’intérêt. Après avoir fini de le lire, je suis arrivé à une conclusion : je l’avais déjà lu, mais la plus part des textes étant ou médiocres ou dépassés, je l’ai oublié. Et je pense que, si je dois faire du clair dans ma bibliothèque, il sera du voyage. Certains pourraient se dire qu’il est intéressant de le lire pour le côté histoire de la littérature. En effet, mais il y a bien d’autres livres de SF anciens qui méritent mille fois plus d’être lus.

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