Accueil > Mes auteurs favoris > Herbert George Wells > Herbert George Wells

Herbert George Wells

lundi 20 janvier 2020, par Denis Blaizot

Textes extrait des figures contemporaines tirées de l’album Mariani. Vol ; 12 (1911 1911 )

Les limites du merveilleux dans le roman qu’on croyait atteintes, avec Edgar Poë et Villiers de l’Isle-Adam, ont été singulièrement reculées, depuis ces années dernières, par le grand romancier anglais M. H.-G. WELLS. Imbu d’un modernisme exact autant que d’une fantaisie étincelante d’écrivain, l’auteur des Pirates de la mer et de la Guerre des mondes a su assimiler, à son art étonnant de conteur, toutes les grandes découvertes et les progrès nouveaux de l’âge scientifique. Doué de divination, il a, comme Jules Verne Jules Verne , mais d’une manière plus aiguë encore, anticipé sur le monde à venir ; ses prédictions, à ce point de vue, ne sont pas seulement celles d’un artiste imaginatif, mais, il faut le reconnaître, aussi d’un rationaliste épris de l’humanité et confiant dans son destin. A l’étroit dans notre monde civilisé, M. H.-G. WELLS s’échappe à grands coups d’ailes des limites de la terre ; il atteint Mars et la Lune, imagine d’autres êtres et d’autres mondes ; mais l’absurde ne prend jamais le pas sur le vraisemblable de ses aventures, et, comme dit M. Maurice Maeterlinck, quoi qu’il essaye de peindre, il ne cesse pas d’être « un grand poète de la nature ».

Témoignage étonnant de la vertu de sa race, il appartenait à M. H.-G. WELLS d’offrir, par sa vie autant que par son œuvre, un exemple durable d’énergie. L’héritier le plus direct de Swift, le plus remarquable émule de Kipling, le romancier de l’Homme Invisible et du Docteur Moreau débuta le plus modestement qu’il est possible dans les lettres. Une sorte de discussion assez paradoxale sur l’absurdité de la logique, fut le premier article que M. Frank Harris, alors directeur de The Fortnightly Review, publia du jeune auteur inconnu. L’originalité, la vigueur, l’imprévu, le raisonnement le plus déconcertant et le plus vif du monde éclataient déjà dans cet écrit. Une collaboration moins occasionnelle au Globe, à la Pall Mall et à la Saint-James’s Gazette permit à l’auteur d’affirmer plus nettement l’autorité de son nom. Passé, toujours aux côtés de M. Frank Harris, à The Saturday Review, M. H.-G. WELLS ne tarda pas d’être vivement remarqué par le poète W.-E. Henley, l’un des plus sagaces esprits de l’Angleterre. Bientôt, ajoute l’un de ses biographes et son traducteur le plus fidèle, M. Henry-D. Davray, « sur les instances de M. Lewis Hind, qui avait alors la direction du Pall Mall Budget, M. H.-G. WELLS s’essaya à la nouvelle, the short story. Immédiatement ses récits excitèrent un très vif intérêt et, encouragé par leur succès, il écrivit, sous sa forme définitive, sa fameuse Machine à explorer le Temps dont M. Henley avait, en 1895 1895 , dans The New Review, accueilli la première version. Lorsque l’histoire parut en volume, elle eut un succès considérable et valut à son auteur une rapide célébrité. »

A la suite du succès de l’île du docteur Moreau, de l’Homme invisible cette notoriété dépassa même le Royaume Uni et, quand les traductions dans les langues étrangères eurent popularisé sur le continent ce récit palpitant de la Guerre des mondes, le nom de M. H.-G. WELLS ne tarda pas de s’imposer à tous les lecteurs de l’Europe. Avec une Histoire des temps à venir, les Pirates de la mer, la Merveilleuse visite le conteur anglais élargit encore sa manière ; enfin, il donna Place aux géants, Quand le dormeur s’éveillera, Miss Waters, l’Amour et M. Levisham, et montra à quel point, dans ces divers livres, le goût de la science et ses connaissances savantes pouvaient étroitement s’allier au pittoresque, au mouvement, à l’humour du récit. L’astronomie, la médecine, la physique, la chimie, la biologie devenaient, sous sa plume, d’admirables prétextes à fictions. Les drames les plus palpitants se construisaient à l’aide de sa pensée. La Machine à explorer le Temps permettait d’entrevoir le mystère futur des civilisations ; l’île du docteur Moreau offrait le spectacle singulier d’animaux parvenus à la perfection ; la Guerre des mondes, dépeignait l’invasion de la vieille Terre par les habitants de Mars ; les Premiers hommes dans la lune témoignaient de la possibilité de rapports possibles avec les Sélénites ; enfin tant d’autres livres, empreints de poésie et nés de déductions fortes, surtout ceux qui, comme Anticipations ont trait à l’avenir du monde, affirment la puissance de l’imagination, l’amour élevé de la science et celui des hommes.

Ces livres sont sains, spirituels et forts ; ils sont le produit de l’énergie et de l’éducation élevée d’un grand écrivain et d’un grand peuple.


WELLS (H.-G.), romancier et conteur anglais, né en 1866 1866 . Étudia d’abord au Royal College of Science de Londres (1885 1885 ). Diplômé es Sciences (1889 1889 ).

ŒUVRES : The Time machine (1895 1895 ) ; The Wonderful visit (1805 1805 ) The Island of Dr Moreau (1896 1896 ) ; The Weels of chance (1896 1896 ) The Invisible man (1897 1897 ) The war of the worlds (1898 1898 ) When the sleeper wakes Love and M. Lewisham The Stolen bacillus and other incidents et The Plattner Story and Others, nouvelles, 2 volumes (1897 1897 ),etc.

La plupart des ouvrages de M. H.-G. WELLS ont été traduits en français soit par M. Henry-D. Davray, soit par MM. Henry-D. Davray et B. Kozakiéwicz, sous les titres suivants La Machine à explorer le temps ; la Guerre des mondes ; Une histoire des temps à venir ; l’île du docteur Moreau ; les Premiers hommes dans la lune ; les Pirates de la mer ; l’Amour et M. Lewisham la Merveilleuse visite ; Place aux géants ; Quand le dormeur s’éveillera ; Miss Waters ; Anticipations, ou de l’influence du progrès mécanique et scientifique sur la vie et la pensée humaines ; la Découverte de l’avenir ; enfin, l’Homme invisible.